DIGITALE LIVE RADIO SESSION Live à Nantes (jade #9 - mars 2002)
À une époque où la surcharge chronique d'émissions de données nivelle la capacité de compréhension et d'interprétation de ces information, il convient de s'interroger et de donner forme à cette saturation indicible et pourtant présente, traduite autant en ondes, qu'en images qui nous environnent. Voilà ainsi résumé le postulat de base de cette formation, Nantaise, constituée de membres de Formanex, et de diverses structures d'improvisations.
Radio Digitale fouille la matière grise, dévoile des pans récents de la réflexion musicale actuelle, ici celle de Sophie Gosselin qui, à l'instar de Paul Virrilio, se questionne sur l'accélération et la déformation des formes de communication, la surdensification. Jusqu'où ? Jusqu'au dispositif de production de l'illusion... Jusqu'à la limite de ce qui donne sens à l'information, sa compréhension...Logiquement, les quatre membres abordent cette interprétation par des accumulations et modulations de signaux électriques Un constat qui prend ici la forme de compositions semi-improvisées, où l'ndice bruit blanc a un coefficient élevé. On n'est jamais loin des intrusions du tandem Merzbow / Karkowski, de locataires de chez Mego, ou des démonstrations de M. Martin sur Ohm/Avatar. L'espace est conformément saturé selon la volonté des participants qui s'aident ici d'instruments et d'installations diverses... L'avidité créatrice des quatre personnalités réunies pour ce live d'apartés sonores (de gauche à droite : Christophe Havard, Emmanuel Leduc, John Morin et Julien Ottavi) indique un nouveau cap dans la recherche musicale : à la fois abstrait et abrasif, uni et fractalisé, apaisé et en perpétuelle tension.
Une fois de plus, le label Fibrr continue son exploration minutieuse de la matière sonore. Après la réinterprétation d'oeuvres de Cornelius Cardew par Formanex (à ne pas confondre avec Perlonex), le petit label nantais développe sa dentelure sur un concept percutant et méconnu. Attention les oreilles.
JJ.